Il n’y a rien de constant si ce n’est le changement.
Bouddha
A l’aube d’une ère nouvelle avec l’arrivée de l’industrie 4.0, le monde du travail va connaître un bouleversement sans précédent. Des nouvelles réformes sont donc inévitables pour accompagner cette transformation, qu’elles soient positives ou négatives, elles auront bien lieu et sont même déjà en cour.
Beaucoup de pays dans le monde ont franchi ce pas et on attend plus qu’à ce que l’avènement de cette nouvelle ère se mette doucement en place. Dans ce nouveau paradigme social, la technologie va faire un bond sans précédent grâce à la nanotechnologie et la puissance sans cesse grandissante de l’intelligence artificielle qui engendrera le remplacement de l’humain au travail dans beaucoup de domaines d’activité.
Nombreux sont ceux qui pensent que cela fait des années qu’on entend parler de cette révolution sans que beaucoup de choses aient vraiment bougé, c’est alors encore un coup d’épée dans l’eau, mais c’est faux.
Certes, on ne peut pas dire que les robots, du genre autonome, circulent dans nos rues, comme dans les films de science fiction, mais demandez aux ouvriers travaillant dans l’industrie automobile s’ils ne travaillent pas avec des robots ? De plus, au japon,les pionniers de la robotique, ils sont déjà dans les banques, les maisons de retraites, les centres commerciaux. Ils sont bien présents et communiquent presque comme des humains.
Alors, si dans cet avenir proche, cette vision devient réaliste que deviendra le manager si l’humain est remplacé par le robot ? Va t’il manager des robots ?
Et quels sont les compétences que ce nouveau manager devra avoir avec cette nouvelle loi travail qui révolutionne le salariat ?
La communication
Pour commencer, il ne communiquera plus de la même façon. C’est-à-dire qu’avec les outils de communication dont nous disposons aujourd’hui, le manager n’aura plus beaucoup de temps et n’aura plus besoin de discuter avec ses collègues. Il passera par une tablette, smartphone, ou une oreillette pour transmettre les consignes de travail et échanger, car le temps, dans ce monde ultra-financiarisé, est devenu un paramètre précieux et rare, qu’il faut exploiter au maximum pour en tirer sa propre essence monétaire.
Pour cela, ces managers sont dotés d’outils organisationnels comme le Lean, permettant de faire la chasse au temps perdu. Que se soit dans toutes les secteurs professionnels du travail, le manager sera donc super connecté à ses subordonnés afin de mesurer en temps réel leurs performances.
Cette façon de travailler est déjà présente, de manière différente, dans certains secteurs d’activité mais elle prendra demain, une autre dimension.
Bien sûr, on se gardera d’avoir bonne conscience en mettant en place des espaces de bien-être pour les salariés, car il ne faut pas oublier la fameuse QVT. Cependant, dans le cas, où celui-ci arrive encore à se retrouver fatigué au travail, on prétextera que ce n’est pas dû au travail, mais qu’il n’a pas une bonne hygiène de vie, que c’est d’ordre personnel.
Donc plus besoin de communiquer pour faire travailler ces subordonnés, les outils technologiques de communication s’en chargeront.
Les objectifs
Aujourd’hui déjà, les objectifs sont toujours revus à la hausse même si les moyens pour les atteindre ne sont pas toujours présents. Demain, cela ne va malheureusement pas s’arranger puisque l’employeur pourra négocier tout ce qu’il veut avec les salariés, sans passer forcément, par les représentants du personnel, et sans que le code du travail, garantie du minima social, soit assuré.
Des employeurs profiteront alors de cette opportunité pour revoir à la baisse toutes les avantages salariaux. Travailler plus, pour moins de salaire, dans des conditions difficiles. La santé ne sera plus qu’un paramètre de rentabilité dont le manager ne devra en tenir compte que pour assurer ses résultats, en remplaçant le salarié fragilisé par un autre plus rentable. Il devra alors renforcer son égo pour ne pas voir la souffrance de ses collègues. La tête dans le guidon, sera son leitmotiv. Plus de temps pour connaître ses collègues. Il faudra en faire toujours plus, pour toujours plus de résultats.
Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise : sa réputation et ses hommes.
Henry Ford
Alors, vous devez pensez qu’à cette étape de l’article, il n’y a rien de bien nouveau sous les tropiques, car ces pratiques existent déjà actuellement et c’est vrai.
Mais autrefois, on pouvait encore faire appel à des représentants du personnel actifs, qui défendaient leurs collègues, car ils avaient encore des leviers pour les défendre.
Demain, ces leviers fondent comme neige au soleil, puisque la nouvelle loi, met aussi un coup de couteau dans les instances représentatives du personnel. Ils faisaient remonter la tension sociale de l’entreprise et étaient des pare-feux contre l’explosion sociale. Dorénavant, on leur dit, nous n’avons plus besoin de vous, nous pouvons faire ce que nous voulons des salariés.
Le manager restera alors le seul fusible entre la direction et les salariés, qui en souffrance, finiront par s’en prendre à lui. Un salarié comme les autres, mais dont les employeurs ont tellement flatté son égo en lui faisant croire que l’entreprise vit, en grande partie grâce à lui, qu’il en a oublié ce qui il était.
Agile et flexible
L’agité et la flexibilité seront alors ses points forts. Ici, pas dans le sens de ce nouveau mode de management conduisant une entreprise à s’adapter en permanence. Non, le manager devra apprendre à maîtriser encore plus ses nerfs, en pratiquant des arts martiaux pour aussi éviter les coups de ses collègues. C’est certes, violant, mais comment ne pas croire que des salariés qui n’ont plus rien à perdre, car devenus des esclaves de leur travail, en viendront là ? Il se devra alors d’être flexible, surtout pour être prêt à changer d’entreprise ou de poste, lorsque tout ira mal.
Diriger, c’est s’en tenir avec force à ses convictions, c’est l’habilité à supporter les coups durs, c’est l’énergie pour promouvoir une idée.
Benazir Bhutto
Mais qu’il ne s’inquiète pas, si ses collègues ne veulent pas ou plus travailler, il les aidera à partir. Il prendra le temps, cette fois-ci, de discuter pour distiller de la culpabilité dans leurs esprits et leurs faire croire qu’ils n’ont plus rien à faire ici….Puis le temps fera son affaire et viendra le moment où une rupture conventionnelle collective leur seront proposée. Une rupture conventionnelle rapide et efficace qui leur permettra les désagréments d’un plan social long et stressant.
Les limites du manager
Mais qu’ils quittent l’entreprise si ça ne va plus ! Qu’ils cherchent ailleurs ! entendra t-on de certains besogneux acharnés. C’est vrai. Mais plus facile à dire qu’à faire. Le marché du travail n’a jamais été aussi déshumanisé, aussi cruel. Il catégorise les personnes, les dévalorise, les déshumanise. Chercher du travail à Pôle emploi revêt plus de l’exploit olympique que de la simple motivation. Etre un simple numéro, qu’il faut absolument radier pour ne plus se retrouver dans le compteur des chiffres du chômage, ouvre là aussi les portes au non-sens. Mais que se passera t’il alors, lorsqu’ils verront qu’ils n’y a pas d’emploi pour eux, car trop vieux, pas assez expérimenté, ou parce qu’il faut faire 150 kilomètres par jour pour gagner le smic ? Et le temps qui passe, grignotant peu à peu leurs allocations chômages ?
Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré.
Albert Einstein
Dans l’entreprise, le salarié travaille avec une clé de Damoclès au-dessus de la tête, tout comme le manager, qui ne s’autorise plus à remettre en cause son travail. Il avance tant bien que mal parce qu’il a une famille à nourrir, des crédits à payer.
Il ne rêve plus, parce que la société le fait croire qu’il vit déjà dans un rêve. Anesthésié par l’éducation scolaire, les médias, la télévision…
Alors, quand son corps lui rappellera qu’il n’est qu’un humain parmi tant d’autre sur terre, il s’arrêtera, lui aussi de travailler et il se remettra en question. Il se permettra d’écouter, pour une fois, sa conscience lui chuchotant qu’il n’est que le reflet de ce qu’une société malade lui a dicté.
Par conséquent, après les réformes du travail, le manager deviendra un salarié lambda qui ouvrira les yeux sur une loi dictée par la finance, le profit, l’égoïsme, l’individualisme, dont la seule vraie loi qui existe, est la loi du plus fort.
Il découvrira, que bien qu’il fut du côté des plus forts, il n’était, au final, que le pion d’un immense jeu d’échec où il n’y avait qu’ un seul joueur.
Le manager technicien
Pourtant, on ne peut éviter cet avènement technologique. L’homme sera bien remplacé par les machines, que se soit du simple manutentionnaire à l’avocat. Nous n’aurons pas d’autre choix que de nous y adapter, et c’est tant mieux !
Le manager de demain, dans cette nouvelle ère industrielle, devra s’adapter pour devenir dans l’industrie 4.0 un technicien, sachant dépanner les machines et améliorer sans cesse son efficience de productivité.
Ainsi, nous serons débarrassés des métiers pénibles. Nous ne serons plus utilisés comme des machines car l’humain n’est pas fait pour cela. Nous ne sommes pas fait pour nous détruire, ni pour passer la majeure partie de notre vie à être contraint de faire des choses, pour lesquelles nous ne sommes pas fait. A-t-on déjà appris à un poisson de voler ? Non, mais c’est pourtant ce que nous faisons depuis des siècles.
Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper aux arbres, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.
Albert Einstein
Il y aura besoin de réformes fortes pour que la transition se fasse de manière la plus douce qu’il soit et pour cela il faut réellement accompagner ces salariés. Des plans d’accompagnements vers de nouveaux emplois et pourquoi pas, pour ne plus travailler mais s’épanouir ?
La liberté d’épanouissement
N’est ce pas le fait d’être libre, de se cultiver, d’être proche des siens et des gens qui fait qu’une société grandie et évolue ?
Il y a bien des personnes qui aiment leurs travail, mais ne pourraient-elles pas travailler un peu moins pour participer à la transformation de notre société ?
Pourquoi ne pas laisser le choix au gens de choisir ? travailler ou s’épanouir ? ou les deux car l’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire, ils sont complémentaires. Mais laissons leurs au moins le choix.
Je vais vous avouer quelque chose : la plus belle période de ma vie était lorsque j’étais au chômage pendant presque deux ans !
Normal, il a tiré au flan et profité des allocations chômages ! et bien oui et non. J’ai profité des allocations chômages pour évoluer !
Les premiers temps, je me suis cultivé, reposé, détendu, apprécié la vie, la nature, profité de ma famille, de mes amis puis j’ai fait des rencontres passionnantes, j’ai monté des projets, fait du bénévolat, créer deux entreprises. Je me suis éclaté !!!
La société m’a donné l’opportunité grâce au chômage d’être un vecteur de valeur ajouté pour les autres. Et qu’on ne me dise pas qu’il y a, au chômage, plus de “fainéants” que de gens qui se bougent et que cela ne fera qu’engendrer de nouveaux profiteurs ! C’est faux, des études ont été mené dans le monde, mais, une particulièrement aboutie au Canada, où un revenu a été versé pendant cinq années aux habitants d’un village. Les résultats ont été stupéfiants. Très peu de gens ont arrêté de travailler. Des femmes l’ont fait pour s’occuper de leurs enfants, les étudiants ont eu un meilleur taux de réussite, la délinquance a baissée, les violences conjugales et l’alcoolisme aussi. Et surtout, les personnes avaient une meilleur santé.
Je me suis un peu éloigné du sujet, mais je voulais surtout vous sensibiliser sur les abus, que des lois créées uniquement pour le profit, pouvaient avoir comme conséquences sur nos vies.
Alors managers ou leaders ?
Je pense qu’il y a déjà une prise de conscience chez beaucoup de managers qui ont une démarche humaniste. J’en vois de plus en plus et ça me réjouis.
Néanmoins, le problème que je vois surtout, est le fossé qui se fait entre le management et les subordonnés (je dis “subordonnés” et non “collaborateurs” car le statut de manager comporte toujours une notion de pouvoir, donc il ne peut y avoir de collaboration). Nous y perdons tous à jouer à ce jeu.
Soyez plutôt des leaders au charisme humaniste, qui sachent porter des groupes de personnes, vers un objectif commun pour le bien de tous et de notre société. Des leaders conscients que nous somme tous dans le même bateau et que ce bateau est entrain de couler. Des leaders sachant voir et révéler le meilleur de l’autre. Des leaders sachant laisser leurs cœurs ouvert pour que l’empathie soit le moteur de leur relation et de leur travail. La réussite ne passe que par là !
Le monde n’a jamais eu autant besoin de ce genre de personnes qui sait voir au-delà de ce qu’on leur montre, de ce que la société leur impose.
Ce monde devient plus solidaire et collaboratif, la finance le sait et abat ses dernières cartes pour maintenir son contrôle sur les peuples, mais c’est déjà terminé pour eux. Pire, en procédant ainsi, ils accélèrent le processus. Une grande catégorie de personnes veut l’autonomie, en gros la vraie liberté, et celle-ci est en train de faire basculer notre société. Alors le capital devra soit disparaître ou bien s’adapter à cette nouvelle forme d’économie.
Les leaders seront les moteurs de cette nouvelle société, car ils ont un idéal juste pour tous et font tout pour qu’il se réalise. Je suis d’ailleurs sûr, que ces temps difficiles, sont là pour justement révéler ces hommes et ces femmes centrés sur leur cœur et non leur mental, car c’est le cœur qui transformera notre monde en un monde plus juste.
Pour conclure cet article, le manager de demain sera un leader ! ; )
Et vous qu’en pensez-vous ? Etes-vous un leader ou un manager ?
Si vous avez aimé cet article, partagez-le et laissez-moi vos commentaires dont je me ferais un plaisir de vous répondre.
Lançons le débat afin de faire grandir notre société !
Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.
Antoine de Saint-Exupéry
Bien à vous.
Paul Peixoto