Avant de commencer à lire cet article, je vous recommande tout au long de votre lecture de cliquer sur les hyperliens présents dans les textes. Ils vous aideront à approfondir chaque thème afin de gagner en efficacité.
N’avez-vous jamais remarqué que nous répétons souvent les mêmes expériences dans notre vie ?
Bien souvent, nous rencontrons les mêmes problèmes, mais à des moments différents de notre vie, comme si cela était une punition, comme si la vie s’acharnait contre nous.
Alors dans ces moments nous percevons ces événements de manière soit négative ou positive. Nous avons au moins ce choix-là et ça, personne ne peut nous l’enlever.
Mais vous, comment percevez-vous une situation difficile ? Négativement ou positivement ? Attention à votre choix, car son issu en dépendra.
Personnellement, je préfère regarder le verre à moitié plein, essayer d’avoir un autre point de vue que celui qu’une société m’impose. Je préfère regarder les situations difficiles comme un défi personnel à relever. Un prétexte pour m’élever, pour être plus fort.
Cela m’est arrivé nombre de fois et m’arrivera sans doute encore, cependant je peux vous dire que pendant longtemps ce ne fut pas le cas. Pendant longtemps je subissais et fuyais ces situations, mais le problème est qu’elles revenaient tôt ou tard dans ma vie dans des contextes différents, mais dont le fond était le même.
Alors un jour, au lieu de subir, nombre et nombre de fois encore la même épreuve, j’ai essayé d’affronter la situation, de prendre mon courage et d’y aller. Et quelle fut ma surprise lorsqu’en ce jour j’ai ressenti la satisfaction de m’en être sorti, d’avoir compris le message et d’avoir trouvé quelque chose de nouveau au fond de moi.
Quel bonheur, quelle fierté ! À part celui d’avoir une magnifique famille, je n’avais jamais ressenti ce sentiment jusqu’à ce point. Vous savez ce sentiment qui fait que vous pouvez vous regarder dans une glace sans baisser à aucun moment les yeux, mais parce que vous êtes fier de vous.
Alors, j’ai voulu continuer ce chemin de travail sur moi, car j’étais devenu accroc à cette sensation. Plus je la ressentais, plus j’avais confiance en moi et plus je découvrais une autre personnalité en moi. Un moi courageux, fort et bon. Au cœur chaleureux, prêt à vivre pleinement sa vie. Mais encore fallait-il le faire vivre ce « moi », le faire prendre sa place dans ma vie.
Les défis étaient de tailles : timidité, bégaiement, manque de confiance, enfance difficile, surtout avec mon père. Puis à l’âge adulte, harcèlement moral par mes responsables. Et pas qu’une fois, non plusieurs fois dans ma carrière.
Oui, j’ai eu à faire, comme je vous l’ai écrit sur cet article, à un chef manipulateur et c’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter le cycle infernal. Terminé d’être rabaissé et humilié, il fallait que ça cesse alors j’ai agi.
C’est donc à partir de ces expériences, mais aussi de mes connaissances en tant que représentant du personnel, que je vais vous donner des conseils qui vous aideront à surmonter une situation de harcèlement.
Victime ou pas victime ?
Comme vous le savez, le harcèlement moral est puni par la loi, mais le souci est que beaucoup de personnes ne savent pas vraiment ce qu’elle stipule. On retrouve alors des personnes qui pensent être harcelées alors que si l’on y regarde de plus près, ce n’est pas le cas. Et d’autres qui le sont vraiment et qui ne s’en rendent pas vraiment compte.
Là, vous allez penser que je perds la tête, mais pas encore et je vais vous expliquer pourquoi.
Dans le premier cas, il y a des salariés aux comportements provocateurs et autoritaires envers leurs collègues, voire leurs responsables et je peux vous dire que j’en ai vu. Par conséquent ne supportant pas la résistance, la contradiction, les consignes, ils crieront très vite au harcèlement parce que tout simplement ils se sont fait recadrés dans les règles de l’art.
Dans le deuxième cas, il arrive très souvent malheureusement que des salariés exécutant tranquillement leurs tâches quotidiennes ne se rendent pas compte qu’ils sont harcelés par un collègue ou un responsable harceleur, car ils minimisent les faits, ou ont une culture sociale du travail où il est normal de souffrir. Mais la plus grande cause est que ces harceleurs choisissent leurs victimes, des personnes bien souvent réservées, fragilisées. Elles représentent ainsi des proies faciles où il est simple de les isoler pour accomplir leurs basses besognes.
Dans ce cas-là, il est bien souvent trop tard pour prouver le harcèlement, car la victime n’est alors plus en état de travailler et n’a pas de ce fait eu la conscience d’esprit d’amasser les preuves suffisantes prouvant le harcèlement.
Mais alors comment se manifeste le harcèlement ?
Pour y voir plus clair dans la justification d’un harcèlement, il y a 5 pratiques qui prouvent que vous êtes harcelé :
- la mise au placard
- des conditions de travail volontairement dégradées
- l’humiliation et les brimades
- des sanctions injustifiées ;
- le discrédit par des tâches dévalorisantes
Bien souvent, un harceleur utilisera une, plusieurs ou toutes ces pratiques contre sa victime.
On peut alors penser qu’il est simple avec ces pratiques de prouver un cas de harcèlement étant donné qu’une loi et des jurisprudences existent pour protéger les salariés, mais je suis au regret de vous dire que ce n’est pas du tout le cas, loin de là.
Ce n’est pas que je veuille vous casser le moral, mais je préfère être honnête avec vous : il est très difficile de prouver un harcèlement moral.
Mais comme je n’aime pas rester sur une note pessimiste, je vais vous donner mes conseils afin que vous puissiez prouver que vous êtes harcelé, déceler une personne harcelée et surtout un harceleur.
Il est très important que vous sachiez les reconnaître même si vous ne serez peut-être personnellement jamais confronté à ce problème. Néanmoins, cela peut arriver à un de vos collègues ou même à un de vos proches.
Alors, soyez vigilant, car par les temps qui courent, le taux de harcèlement moral explose. Ça ne va pas aller en s’arrangeant lorsque l’on voit la vitesse à laquelle le monde du travail change, et cela même si certaines entreprises commencent à comprendre qu’un salarié heureux est un salarié performant.
Profils des protagonistes
Du côté du harceleur :
- On peut retrouver d’abord tout simplement l’orgueilleux, celui qui ne supporte pas qu’on remette en cause son intelligence, son autorité. Il est généralement un jeune cadre dynamique ou quelqu’un prêt à tout pour monter les marches de l’entreprise dont rien ne doit lui résister. Son côté orgueilleux veut qu’il soit intransigeant avec les autres et lorsque les choses ne vont pas dans son sens, il coupe toute relation. Il est donc lunatique et capricieux, ce qui reflète son comportement immature qui va jusqu’à faire une scène s’il n’a pas ce qu’il veut.
- On retrouve souvent chez les encadrants les pervers narcissiques et sadiques qui trouvent un certain plaisir à manipuler leur victime. Pour mieux agir, ils isolent généralement leurs victimes, qu’ils rabaissent, humilient et instrumentalisent pour arriver à leurs fins. Ils aiment jouer avec leurs sentiments.
Au travail ils utilisent tous leurs moyens mis à dispositions pour harceler leur victime. Par exemple, ils augmentent leur charge de travail ou la suppriment tout simplement. Ils peuvent ne pas accorder les congés et prolonger des réunions. Mais surtout, ils exercent sans cesse une pression sur elles, sans un quelconque signe d’empathie. Ils sont froids, distants et ne communiquent que pour exercer leur autorité ou alors les rabaisser avec des blagues de mauvais goût. Ils sont forts aussi pour mettre en opposition les collègues et leurs victimes.
Du côté de la victime :
-
Changement d’attitude
Les victimes de harcèlement ont un comportement qui change complètement. Cela commence par une lassitude au travail, une fatigue chronique, de l’irritation, voire de l’agressivité, une consommation alimentaire insuffisante ou excessive, d’alcool, de tabac aussi, un discours très négatif suite à une baisse de la confiance en soi, un sommeil médiocre.
-
Changement d’efficience au travail
Il y a aussi ces signes qui ne trompent pas : retards ou absences répétés, des tâches mal réalisées, incomplètes, de l’isolement, elle a du mal à construire ces phrases, à communiquer efficacement, travaille vite et fait des heures.
Je viens d’énoncer assez de signes qui vous aideront à déceler cette situation, et plus vous en trouverez et plus la situation sera dangereuse.
Maintenant que nous avons parcouru les différents profils de harceleurs et de victimes, voyons quelles sont les solutions afin de ne pas sombrer jusqu’à explosion.
Comment ne pas attirer un harceleur ?
Mais tout d’abord, voici quelques conseils qui permettront déjà de ne pas l’attirer. En effet mieux vaut prévenir que guérir !
- Avant tout, ne vous isolez pas, ayez une vie sociale au travail. C’est-à-dire soyez entouré de collègues avec qui vous vous entendez bien. Les harceleurs choisissent toujours de préférence les personnes seules donc faites vous des amis au travail !
- Ayez un comportement assuré, mais pas trop, montrez une bonne confiance en vous. Si c’est difficile, travaillez un peu sur votre estime de vous.
Faites des listes de vos qualités, de ce que vous aimez faire dans la vie et des belles choses que vous avez accomplies.
Et ne me dites pas que vous n’en avez pas, tout le monde a des qualités et même un don. Alors, regardez-les et soyez-en fier ! Félicitez-vous aussi souvent qu’il le faut, ça ne coûte pas grand-chose et vous fait du bien, surtout quand vous avez le moral dans les chaussettes ! C’est la base de la confiance en soi. - Aussi ne donnez jamais trop de confiance à quelqu’un ayant un trait de caractère orgueilleux, autoritaire. Évitez-les si vous pouvez ou en tout cas parlez-leur le moins possible.
Comment prouver un harcèlement ?
Le problème est que vous ne l’avez pas vu venir et qu’il a commencé à s’en prendre à vous. Alors il est important de commencer au plus vite à constituer votre dossier avec des pièces à conviction. Donc voici mes conseils :
- Au tout début et très rapidement, avant que ça n’aille trop loin, si vous le pouvez, essayez d’avoir une discussion franche avec lui, en lui demandant ce qu’il vous reproche. Exprimez-vous sans l’accuser, en utilisant le « je » et dites ce que vous ressentez. Ainsi il ne se sentira pas directement agressé et accusé, ce qui laissera le dialogue ouvert.
Si ses accusations sont sans fondements, vous pouvez lui proposer d’en parler ensemble avec l’employeur et encore mieux, accompagné d’un délégué du personnel. Ça a l’avantage de les intimider et donc de les calmer.Sinon ça leur montre aussi que vous êtes conscient de ces intentions et peut l’amener alors à soit s’arrêter ou à être moins virulent dans ces agissements. Mais il se peut aussi qu’il devienne plus agressif, donc attention, tout dépend du degré hiérarchique et de sa relation avec la direction, mais aussi de son caractère. Il faut d’abord bien mesurer la situation. - Si cela persiste, parlez en cette fois-ci à un supérieur hiérarchique comme le DRH ou le directeur, mais là aussi, mesurez bien les liens sociaux et le degré de pouvoir qu’il y a entre eux. Sinon on ne pourrait pas vous croire et ça pourrait se retourner contre vous.
- Parlez-en avec un collègue digne de confiance qui pourrait éventuellement témoigner par la suite. Ce n’est pas facile à faire que de le lui demander, car il peut avoir peur de représailles, mais essayez tout de même, car c’est une des meilleures preuves que vous pouvez avoir.
- Contactez vos délégués du personnel ou le CHSCT si vous en avez pour qu’ils puissent intervenir auprès de la direction. Un bon délégué a le sens du dialogue et sait se faire entendre quand il le faut, surtout dans ce genre de cas. Mais là aussi attention à ne pas tomber sur des représentants du personnel de « complaisance » proche de la direction. À vous de faire là aussi votre enquête avant de les contacter.= > CLIQUEZ ICI POUR DÉCOUVRIR LE PROFIL D’UN REPRÉSENTANT DU PERSONNEL EFFICACE
- Allez voir le médecin du travail et expliquez-lui ce que vous vivez. Cela vous libérera déjà la parole, ce qui vous fera du bien. Et il pourra éventuellement intervenir.
- Consultez aussi votre médecin traitant qui vous suivra de près et qui pourrait vous faire éventuellement une attestation. Attention quelques médecins sont assez frileux pour cela. Alors, dans ce cas allez voir un psychiatre qui lui pourra vous faire une attestation qui aura plus de poids puisqu’il est un spécialiste et surtout reconnu par l’État. Mais dans tous les cas si vous allez mal il pourra vous prescrire un traitement, et pourquoi pas, vous accorder un arrêt de maladie, car il ne faut surtout pas vous surestimez.
Bien souvent, les personnes pensent être assez fortes pour surmonter une telle épreuve et c’est là qu’elles se trompent, car le harceleur agit sur l’inconscient, c’est-à-dire qu’il gangrène insidieusement votre mental sans que vous vous en rendiez compte. Il va jouer sur un point faible qui est souvent le besoin de reconnaissance. Et là, ça ne pardonne pas ! donc, ne jouez pas les Rambo, car si votre harceleur est un responsable n’oubliez pas qu’il a un pouvoir de subordination sur vous. Donc vous partez déjà en position d’infériorité.
- Tenez un journal de bord. Chaque fois que vous avez affaire à lui, notez dans un carnet votre discussion mot par mot si vous pouvez. Ce journal vous servira à reconstituer précisément les faits devant un tribunal et appuiera toutes les preuves que vous aurez pu joindre au dossier.
be - Vous pouvez aussi enregistrer « secrètement » des conversations même si c’est interdit d’enregistrer quelqu’un sans son accord, mais là on peut dire que c’est de la légitime défense.
Cet enregistrement n’a pas de valeur devant un tribunal, mais il y a déjà eu des jurisprudences là-dessus, je pense que tout dépend du degré de gravité de l’affaire, de votre avocat et des juges.
Mais surtout, cela permettra que vos collègues, les délégués du personnel, vos supérieurs hiérarchiques vous croient, notamment si votre harceleur vous isole chaque fois pour s’en prendre à vous. - Gardez toutes les copies de mails échangés avec lui, les coups de téléphone, SMS. Il y a là aussi des applications qui enregistrent les conversations téléphoniques, et n’oubliez pas de faire des captures d’écran de votre journal d’appels. Mais aussi les comptes rendus des entretiens d’évaluation attestant d’un travail satisfaisant.
- Dans le cas où l’on vous charge de travail supplémentaire, que l’on vous fait faire des heures anormales, qu’on vous donne des taches ne figurant pas dans votre fiche de poste, notez les aussi dans votre journal de bord et joignez-y des preuves.
En tout cas, tout ce qui concerne une dégradation de vos conditions de travail comme le changement de poste, d’horaires… - Aussi quand vous communiquez avec lui, restez neutre, et parlez le moins possible.
Dans le cas où vous n’avez pas trop le choix, basez-vous sur des faits, uniquement des faits.
Ne faites pas trop part de vos sentiments. Si vous êtes trop à l’aise il risquera de mal le prendre et s’acharnera encore plus sur vous, et si vous êtes trop mal, il en profitera pour vous enfoncer encore plus la tête sous l’eau. Donc, ne le provoquez pas sinon il s’en servira très facilement contre vous.
N’oubliez pas que ces personnes scrutent tous vos faits et gestes pour connaître votre état psychologique afin d’utiliser la meilleure stratégie pour arriver à leurs fins.
Comment gérer ma souffrance ?
Malheureusement il est trop tard, vous ne vous sentez pas bien. Vous êtes sous pression, continuellement stressé et avez la boule au ventre lorsque vous allez au travail. Que pouvez-vous faire alors dans ce cas-là ?
- faites descendre la pression.
C’est la chose la plus importante à faire en premier lieu et la première technique super efficace qui vous aidera à descendre très vite la pression est le « cri libérateur ».
Allez dans un endroit comme la forêt, utilisez un oreiller ou même dans votre voiture, pensez à une situation qui vous a profondément contrarié, et hurlez ! sentez cette colère en vous qui s’échappe.
Si cela a bien fonctionné, vous sentirez un certain soulagement, une libération et une légère fatigue. Écrivez aussi ce que vous ressentez sur une feuille, mettez-y toute votre colère, comme si vous parliez à cette personne qui vous fait du mal. C’est aussi très puissant, mais n’oubliez de jeter par la suite cette feuille, car ces émotions ne sont pas les vôtres, mais celle d’une situation créée par un individu malsain.
Autre astuce : utilisez le cri « silencieux » c’est-à-dire n’utilisez pas vos cordes vocales lorsque vous criez. Ainsi, vous éviterez de les abîmer et de devenir aphone et pourrez le faire même au travail. Ceci est donc votre première soupape de décompression, la plus importante lorsque vous êtes à bout.
D’ailleurs, n’attendez pas d’être à bout pour le faire, faites-le au moins une fois par jour et surtout avant de retourner à la maison pour épargner à votre famille votre stress.
En utilisant chaque jour cette technique, vous aurez notamment les idées plus claires pour gérer toute situation compliquée. - Utilisez des techniques de respirations.
Au travail, prenez des moments pour respirer profondément. Isolez-vous dans les toilettes si vous pouvez, asseyez-vous sur la cuvette des toilettes, fermez les yeux et respirez.
Imaginez-vous dans un lieu que vous aimez, comme les vacances, et détendez-vous en écoutant une musique relaxante.Promenez-vous dans la nature, c’est un très bon moyen pour se ressourcer et de faire le plein d’énergie. Marchez en étant conscient de chaque pas posé au sol, de la végétation qui vous entoure, tout en respirant profondément.Pratiquez des exercices de relaxation comme le yoga, les automassages, des étirements, du sport pour évacuer le stress. - Entourez-vous de ceux que vous aimez, de votre famille, de vos amis. C’est aussi une occasion favorable pour resserrer les liens avec les vôtres et c’est surtout dans ces moments particuliers que vous verrez sur qui vous pouvez vraiment compter.
- Prenez du recul. Soyez patient, prenez du temps pour vous ressourcer lorsque vous n’êtes pas au travail.
Ne jouez pas les héros, car les nerfs peuvent craquer très vite dans ce genre de situation et c’est leur objectif. Une seule goutte d’eau peut suffire.
Donc ne surestimez pas vos forces et n’attendez pas pour consulter votre médecin, qui vous prescrira sûrement selon votre état, un arrêt de maladie. Par expérience, surestimer ses forces est la plus grosse erreur que commettent les personnes victimes de harcèlement et les dégâts sont alors énormes.
Profitez alors de ces moments de pause pour relativiser votre travail. Ce n’est pas une fin en soi, mais peut-être une opportunité de faire le point sur sa carrière professionnelle.
Est-ce que votre job vous plaît toujours ? ne serait-il pas le signe que cette entreprise n’est pas faites pour vous ?
Ce n’est pas une fin en soi, détachez-vous de votre travail, car il ne reflète pas ce que vous êtes. Détachez-vous aussi des pires conséquences qui pourraient découler de cette histoire, c’est-à-dire un éventuel licenciement ou votre démission.Affrontez alors vos peurs et les conséquences matérielles que vous vous imaginez. Bien souvent, on en rajoute des caisses, on a tendance à se mettre nous-mêmes la pression. Donc éteignez « radio mental » et avancez.Si vous faites tout cela, vous verrez que vous vous sentirez plus à l’aise lorsque vous serez en sa présence, car vous serez détaché de l’objet de menace inconscient qu’il utilise sur vous pour faire du mal : être viré.
Comment sortir de cette impasse ?
Vous êtes à un stade où vous êtes au bord de la crise de nerfs, vous n’arrivez plus à vous ressourcer, vous avez la tête sous l’eau et commencez à suffoquer. Et vous n’avez pas réussi à calmer les choses où à vous faire entendre par qui que ce soit. Donc voici mes conseils :
- Si vraiment c’est trop difficile, envisagez une formation soit avec le CPF qui sera plutôt une formation courte, ou bien un CIF, une formation plus longue, bien souvent sur plusieurs mois.
Ces formations vous permettraient peut-être de faire quelque chose que vous aimez vraiment, et serait en plus une bouffée d’air dans votre carrière.
Et avec un peu de chance, lorsque vous reprendrez votre poste, les choses auront changé. - Contactez l’inspection du travail qui interviendra dans votre entreprise. Leur démarche sera alors de prévenir l’employeur et de déclencher une enquête entre le directeur de l’établissement et soit les délégués du personnel ou les élus du personnel au CHSCT. À l’issue de cette enquête, une conclusion sera présentée en réunion et l’inspecteur donnera son avis et prendra des mesures selon le degré de gravité de la situation. Là aussi, c’est à vous d’apporter toutes vos preuves, c’est donc pour cela que la constitution de votre dossier est très importante. Donc, là aussi, soyez bien prudent avant de leur faire part de votre situation.
- Engagez une procédure au tribunal correctionnel. Vous pensez avoir réussi à réunir tous les éléments nécessaires, vous pouvez alors engager un avocat en droit du travail. Vous n’êtes pas obligé d’en avertir votre harceleur, toutefois sachez qu’il le saura tôt ou tard donc attendez-vous à un climat plutôt tendu, mais qui je pense n’ira pas plus loin, étant donné que ce n’est pas dans son intérêt.
Dans ce genre de situation, il vaut mieux ne pas être présent dans l’entreprise, mais plutôt en arrêt de maladie si votre médecin le juge nécessaire.
Donc à vous de voir.
Que faire lorsque tout est perdu ?
Rien n’a changé. Mon harceleur est toujours là et continue son acharnement. Je ne vois plus aucune autre solution que de partir, car je suis réellement coincé et je souffre. En effet, cela arrive et bien souvent c’est la seule solution, mais il reste tout de même encore un mince espoir.
- Essayez de changez de service, de secteur ou d’équipe, ou bien demandez une mutation géographique si vous le pouvez, c’est peut-être une solution à condition que vous ne vous soyez pas fait une réputation de fauteur de trouble.
Lorsque les victimes leur échappent, c’est l’image qu’ils font courir parce que quelque part ils savent qu’ils ont échoué et aussi parce qu’ils veulent garder une bonne image d’eux-mêmes dans l’entreprise.
Mais c’est aussi une manière de continuer leur travail de sape à distance. Personnellement, j’avais changé d’équipe et lors de l’inter poste, mon ancien chef bourrait le crâne au nouveau en me dévalorisant et surtout en lui disant sans cesse de se méfier de moi parce que je cassais l’ambiance de l’équipe. Donc, restez vigilant.
- Au pire du pire, envisagez de quitter l’entreprise soit par une rupture conventionnelle ou une démission.
Sachez que dans le cas d’une démission vous ne toucherez pas d’indemnité chômage sauf si vous le faites pour suivre votre conjoint lors d’une mutation professionnelle ou bien si vous avez été victime de harcèlement moral. Dans ce dernier cas, il faut porter plainte au commissariat et ensuite présenter la plainte à Pôle Emploi qui statuera votre demande en étudiant tous les éléments que vous leur apporterez. Je sais que cela peut fonctionner même si vous ne donnez pas suite à votre plainte.
Néanmoins, je vous conseillerais avant tout d’être une nouvelle fois en arrêt de maladie, car vous aurez à ce stade, sûrement besoin de vous ressourcer. Puis de préparer le terrain en mettant à jour votre CV et en recherchant un emploi, on ne sait jamais, peut-être trouverez-vous une autre place, cette fois-ci meilleure, ou bien profitez-en pour créer votre entreprise !
Le télétravail et l’entrepreneuriat sont en plein développement, encore faut-il que votre métier s’y prête. Mais dans tous les cas, vous aurez moins de chance de revivre ce genre de situation.J’ai toujours pensé qu’un licenciement était une opportunité de changement ! - Vous avez été licencié ou avez signé une rupture du contrat de travail, vous pouvez, si vous avez tous les éléments nécessaires engagez une procédure aux prud’hommes.
Contactez aussi un avocat et portez plainte. Si vous vous constituez partie civile, vous pouvez demander la réparation de vos préjudices en sollicitant des dommages-intérêts.
Par les voies pénales et civiles, vous pouvez obtenir la réparation de vos préjudices, mais seule l’action pénale a une vocation punitive à l’égard du harceleur.
Comment se reconstruire après un harcèlement ?
Vous avez fini par craquer ou vous avez quitté l’entreprise, mais vous êtes profondément meurtri et votre corps affaibli. Que faire désormais pour rebondir et passer à autre chose ?
– Les conséquences d’un harcèlement moral sont destructrices. Les victimes ont bien souvent perdu la valeur de qui elles sont. Leur personnalité est perturbée, leur regard sur le monde et la vie professionnelle est bouleversé. Mais rien n’est perdu, bien au contraire, il faut se servir de cette souffrance pour devenir plus fort, pas une personne dure, rigide et méfiante de tout, mais une nouvelle personne, votre véritable personnalité.
Mes expériences de harcèlement m’ont permis de devenir un autre homme qui aujourd’hui met au service son expérience et son savoir dans la santé au travail.
J’ai toujours été très sensible aux sentiments des autres et je ne savais pas comment me protéger, mais ces expériences m’ont permis de passer un cap, pour m’élever au-dessus de personnes mal intentionnées, de grandir et devenir plus fort.
Transcender ses propres souffrances vous permettent d’être vous-même, votre nature propre, mais surtout de ne pas devenir un aigri de la vie.
= > EN COMPLÉMENT DÉCOUVREZ LES 5 NOTIONS DE VIE QUI M’ONT PERMIS DE ME RECONSTRUIRE
Il est donc important en premier lieu de rencontrer un psychologue du travail, qui vous permettra de mieux comprendre les causes qui ont fait que vous en soyez arrivé là.
Comme je vous l’ai déjà expliqué, le harceleur s’en prend à des personnes fragilisées, ou bien très sensibles. Mais les extrêmes ne sont jamais bon, il faut donc savoir trouver un équilibre entre la sensibilité et un fort caractère.
Aussi être fragilisé signifie que vous avez en vous des blessures qui vous empêchent de vous épanouir, d’être vous-même. Alors là aussi, il faut aller débusquer au fond de vous ces boulets afin de vous en libérer pour vivre une vie plus heureuse.
Par conséquent, une personne centrée n’aura même pas besoin d’élever la voix pour se faire respecter. Un regard, quelques mots suffisent pour remettre en place une personne abusive et je peux vous affirmer que les harceleurs n’iront jamais ennuyer ce genre de personne.
– Il faut aussi s’occuper de soi, de son corps, lui aussi meurtri par ce stress engendré depuis trop longtemps. Donc, encore une fois allez en forêt, respirez, pratiquez la relaxation. Détendez-vous, ressourcez-vous.
– Écrivez tout ce que vous ressentez et ce que vous avez vécu.
Soyez dans l’accueil de ce qui a été et de ce qui est actuellement. Plus vous serez dans cet état de conscience et plus guérirez vite, car il vous faut digérer cette souffrance. Votre reconstruction en sera alors plus efficace.
– Ne culpabilisez pas, car rien n’est de votre faute. Vous n’avez pas choisi d’être aussi mal traité par une personne. Il fallait que vous viviez peut-être une expérience de ce genre pour vous réveiller et panser vos blessures afin de vivre votre véritable vie, néanmoins rien ne justifie le mal qu’une personne peut vous faire.
Tout est une question de degré de maltraitance et de réaction de votre part. C’est pour cela qu’il faut réagir vite !
Le problème est que les informations sur le sujet sont mal diffusées ou ne sont peut-être pas assez explicites.
J’ai pu le constater moi-même au cours de mon expérience de représentant du personnel où des employeurs ont peur d’informer sur ce sujet, car ils ont une obligation légale de résultats sur la santé de leurs salariés, donc ça leur fait peur, mais aussi où les salariés ne comprennent pas bien ce qu’est véritablement le harcèlement.
– Rencontrez des personnes ayant été victimes de harcèlement, mais attention, échangez avec celles qui sont aujourd’hui heureuses et non pas celles aigries par leur souffrance. Ces dernières n’ont pas encore passé le cap de la « digestion », car chacun d’entre nous doit vivre ces expériences à son rythme.
Donc, entourez-vous de personnes lumineuses !
Conclusion
Voilà je pense avoir assez fait le tour de la question. J’espère que cela vous aidera ou bien aidera des personnes de votre entourage, vos collègues.
J’ai tenté ici de vous délivrer mon expérience et mes connaissances sur la question.
N’oubliez pas que tout n’est qu’expérience. Qu’il y a bien sûr des expériences difficiles à vivre, mais qu’elles sont là pour vous délivrer un message. Pour vous aider à révéler votre nature propre et que cela passe par des crises identitaires.
Ces situations vous plongent dans vos retranchements, dans ce que vous avez au plus profond de vous et remet en cause toute votre personnalité, toutes vos valeurs et croyances.
Prenez alors cette épreuve comme une opportunité de défi pour votre évolution personnelle. C’est toujours ce que j’ai fait et je peux vous dire que ça change totalement votre vie, mais de manière positive.
Je voudrais ajouter un dernier message à toutes les personnes témoins de situations de harcèlement.
Je comprends que lorsque vous voyez une personne autoritaire et brutale, qui plus est, est votre supérieur hiérarchique se prendre à quelqu’un, il n’est pas toujours facile de s’interposer pour la défendre.
Néanmoins, il est important de le faire, voire vital, car un jour ça peut aussi tomber sur vous.
Les harceleurs, une fois débarrassés, de quelque manière que ce soit de leur victime, ont besoin d’une autre victime.
Par conséquent, prenez votre courage à deux mains, et aidez votre collègue.
Défendez-le, témoignez, soutenez-le, mais faites-le vraiment, car tant que ça ne vous est pas arrivé, vous ne pouvez pas imaginer la souffrance que vit une personne victime de harcèlement moral ou sexuel.
C’est une souffrance qui laisse bien souvent des marques indélébiles pendant toute une vie, mais aussi sur celle de leur famille. Elle peut détruire une famille.
Aussi ne serait-ce que pour vous. Ayez du respect pour vous-même, respectez vos convictions et dépassez vos peurs, soyez courageux.
Si vous ne faites rien, il vous sera alors difficile de vous regarder chaque jour dans une glace. Vous porterez un fardeau qui donnera un goût amer à tout ce que vous entreprenez pour votre bien-être, pour votre bonheur. Cela pourrait aussi détruire votre propre vie et celle des vôtres. Donc, maintenant agissez !
De plus, même si je pense qu’il faut envisager une telle situation comme un défi, il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire, car elles n’ont pas les outils pour le relever. Elles n’ont pas eu l’éducation nécessaire pour faire face à ces personnes donc c’est une raison de plus pour les aider. Ainsi vous contribuerez aussi à changer notre société, et surtout le monde du travail qui commence à peine à vivre un véritable bouleversement.
Soyez des TéDeVs, les transformeurs de votre vie, mais aussi de notre monde !
Si cet article vous a plu, ou si vous pensez qu’il peut aider quelqu’un, partagez-le et laissez-moi un petit commentaire sur vos expériences afin d’échanger ensemble.
Bien à vous,
Paul
Juste quelques mots : Un grand merci pour votre article
C’est moi qui vous remercie et à bientôt j’espère sur le blog 😉
Paul 🤠🌳
L’article date de 1 an mais est toujours autant réconfortante.
Je crois que ce qu’il m’a fait le plus mal est le sentiment d’incompréhension de la situation de part moi-même. J’étais rendu tellement vulnérable que je croyais que tout ça était de ma faute …
Ça fait un grand bien de lire qu’il est possible de voir la lumière…
Merci énormément!
En effet il est difficile de prendre le recul nécessaire sur nos vies surtout lorsqu’on est noyé dans les problèmes.
D’où l’importance de prendre le temps pour soi et pour cela qu’il y a t’il de mieux que la nature.
Merci à vous Geneviève 🙏☺️
Bonsoir,
Je vis actuellement cette situation. Vos mots font échos en moi, c’est une évidence.
Je sens que cette épreuve est en train de me transformer en profondeur, dans le bon sens du terme. Mais j’avoue que c’est difficile. Cela fait 5 semaines que j’ai dénoncé les faits auprès de l’entreprise dans laquelle je travaille et j’ai pris un avocat, un bon avocat qui sait me rassurer mais, ce soir, je suis très mal, je pleure….
Le changement se passe dans la souffrance, mais je suis d’accord, je préfère souffrir et être dans la vérité que de passer à côté de ma vie, à côté de moi-même.
Les gens comme nous, les êtres sensibles, ont des vies certainement plus riches mais plus douloureuses aussi…
Merci pour votre blog. Il est riche en vérités.
Emmanuelle
Bonsoir Emmanuelle.
C’est un beau témoignage que vous faites là et je vous rejoins totalement sur votre dernière phrase.
Si vous souhaitez, on peut échanger sur le sujet en privé.
Contactez-moi en privé et j’essaierai de vous aider.
A bientôt
Paul
quelques infos complémentaires : » La prévention du harcèlement moral au travail » : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=403
Merci pour cet article qui me fait du bien. Je viens de faire éclater la vérité sur une collègue harceleuse au travail. Je suis épuisée et redoute de la retrouver demain matin.. néanmoins j ai le soutien 100 pour cent de ma hiérarchie qui lui proposent une rupture conventionnelle . Elle a un lourd passé apparemment et je ne le savais pas.. ça me réconforte…
Bonjour Kerdavid, je suis content de voir que pour une fois, en tout cas à ma connaissance, un salarié a le soutien de sa hiérarchie dans ce genre de situation. Après là où vous avez vraiment de la chance, c’est que ce n’est apparemment pas votre responsable, ce qui aurait pu compliquer les choses. D’ailleurs la majorité des cas d’harcèlement au travail concerne justement un responsable hiérarchique et son subordonné.
Vous vous en tirez donc bien et je suis content que vous puissiez vous en sortir.
Maintenant il va falloir vous reconstruire car un harcèlement moral laisse toujours des séquelles. Pour cela vous avez, comme vous avez pu le voir dans l’article, une partie qui va vous aider et puis n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’échanger.
Merci pour votre commentaire et à bientôt.
Paul
Bonjour Paul,
je ne sais pour quelle raison mais quand j’ai commencé à lire votre article, j’ai cru que c’était une femme qui écrivait.
Il transparait une sensibilité plus féminine à mon sens, comme quoi, nos interprétations peuvent nous jouer des tours.
Je partage parfaitement ce que vous décrivez dans votre post et aimerais échanger plus sur votre expérience et la mienne.
Il faut aller de l’avant et regarder ce qui se passe devant nous car la vie est trop courte pour tout le temps regarder notre « souffrance ». Vivons, ce que certains ne vivent pas et surtout vivons ce que nous aimons avant tout dans la vie.
MERCI pour votre post.
A très bientôt de vous lire.
Bonjour Patricia.
Merci pour votre commentaire et ça serait avec plaisir que d’échanger avec vous sur ce sujet tellement important après avoir vécu une telle situation.
A bientôt.
Paul 🤠🌳