Les vacances se terminent bientôt et j’avoue qu’il n’a pas été évident de concilier blog, formation et loisirs familiaux.
On a beau avoir une bonne organisation, il arrive un moment quand on est en vacances et bien on est en vacances, c’est-à-dire qu’il faut en profiter pour lâcher un maximum de pression.
Pour cela il n’y a qu’une seule solution, c’est de ne plus avoir d’horaires donc de laisser ces activités de côté.
C’est donc ce que j’ai fait durant quelques jours, mais m’étant engagé personnellement dans ce défi (auquel je tiens tant) à vous donner un article par semaine et bien c’est ce que je vais faire… (et avec plaisir même:))
Le 5S est avant tout une technique surtout utilisée dans l’industrie, mais aussi dans d’autres secteurs pour éliminer l’inutile et faire du rangement.
Lors de mon dernier article, nous avons vu que le fait d’écrire ce que l’on ressent et ce que l’on pense nous aide à nous structurer.
Autrement dit, nous avons fait un peu de rangement dans notre état intérieur et c’est vraiment super efficace que de le faire régulièrement.
Encore faut-il bien le faire ! et pour cela j’avais évoqué une technique industrielle particulièrement efficace qui a un grand succès, c’est le 5S.
Je vais ainsi aujourd’hui, dans le thème de mon défi, vous expliquez ce qu’est la technique du 5S dans le cadre du Lean.
La technique du 5S
Le 5S est avant tout une technique surtout utilisée dans l’industrie, mais aussi dans d’autres secteurs pour éliminer l’inutile et faire du rangement.
Elle est, une fois de plus, d’origine japonaise et tire son appellation des 5 premières lettres de chacune des opérations autant de mots d’ordre ou principes simples1 :
- Seiri (整理, ranger?) : supprimer l’inutile ;
- Seiton (整頓, ordre?) : situer les choses ;
- Seiso (清掃, nettoyage?) : (faire) scintiller ;
- Seiketsu (清潔, propre?) : standardiser les règles ;
- Shitsuke (躾, éducation?) : suivre et progresser.
Elle est très utilisée, car une entreprise nécessite, pour atteindre des objectifs d’efficacité, d’une grande rigueur en matière de qualité et de sécurité. Pour cela, rien de tel alors qu’un environnement propre où chaque outil ou matériel doit être à sa place.Le 5S permet alors de travailler dans un environnement sain, fonctionnel, basé sur des règles simples et efficaces, élaborées avec tous les protagonistes. C’est là-dessus que le Lean Management peut s’appuyer pour se déployer efficacement et progressivement.
Je pense donc personnellement que nous pouvons utiliser cette technique pour le développement personnel afin d’optimiser son bien-être et je vais tenter une nouvelle fois de vous le prouver, si tenté qu’il faut encore avoir une certaine ouverture d’esprit.
Commençons donc cet article par le premier “S”, Seiri en partant toujours du postulat que nous sommes ici dans une démarche personnelle intérieure et non industrielle ou toute autre chose.
Seiri – Supprimer l’inutile
Dans l’industrie, supprimer l’inutile consiste à se débarrasser de tous les outils ou gestes, rangements pouvant faire perdre du temps ou étant encombrants.
Sur un poste de travail par exemple, cela peut-être des documents rangés dans une bannette et n’ayant plus aucune utilité. Dans un établi, un outil jamais utilisé…
Dans mon cas, je vais essayer de supprimer tout ce qui m’empêche de me sentir bien, c’est-à-dire ce qui me stresse.
Pour cela, nous allons donc voir au fur et à mesure de la démarche, ce que nous pouvons éliminer dans ce contexte.
Exercice :
Sur une feuille de papier ou autre support, je vais d’abord écrire tout ce que je ressens. Mes pensées accompagnées de mes émotions positives, puis celles avec les émotions négatives.
Lorsque j’analyse mes pensées négatives, on en déduit facilement qu’elles m’empêchent de me sentir bien alors que les positives m’aident à me sentir pleinement bien dans ma tête et dans mon corps.
Ici, je vais m’intéresser particulièrement aux négatives.
Personnellement voici, mes pensées qui parasitent mon bien-être :
“ 1- je ressens de la tristesse, car mes vacances se terminent très bientôt.
2 – J’ai aussi l’angoisse de faire la route du retour…
3 –… et surtout de reprendre mon travail.”
Utilisation des 5 P
Maintenant, j’utilise la méthode des 5 P pour aller à la source de chacun de ces désagréments.
1 – “ pourquoi est-ce que je ressens de la tristesse ? Parce que je suis triste de quitter ma famille.
Pourquoi suis-je triste de les quitter ? Car avec tous les bons moments que nous passons ensemble, je me sens très attaché à eux.
Pourquoi suis-je encore triste ? Parce qu’ils vont beaucoup me manquer. “
Je n’irais pas plus loin avec cet item, car c’est déjà bien suffisant. Notons toutefois qu’au fur et à mesure des questions, je me suis basé sur l’émotion de tristesse qui s’amplifiait en moi. Il était donc nécessaire de ne pas reformuler la dernière réponse, mais plutôt l’émotion encore présentement forte, jusqu’à ressentir un soulagement, quitte à laisser les larmes couler.
2 – “pourquoi ai-je de l’angoisse à reprendre la route du retour ? Parce que c’est trop long 1800 km en une journée.
Pourquoi ai-je toujours cette angoisse ? Parce que j’ai peur d’avoir des problèmes sur la route comme c’est déjà arrivé.
Pourquoi avoir peur de problèmes sur la route ? Parce que j’ai eu, il y a plusieurs années, des pannes de voitures et j’ai vu de terribles accidents.
Pourquoi ai-je encore cette angoisse ? Parce que j’ai peur d’avoir des problèmes et de mourir ou de voir aussi les miens mourir.”
Bon là, j’avoue que ça a été difficile pour moi d’aller aussi loin, mais c’était nécessaire. D’ailleurs, je me sens bien mieux désormais d’avoir exprimé ces sentiments.
3 – “Pourquoi suis-je angoissé de reprendre mon travail ? Parce que je suis mieux en vacances qu’au travail.
Pourquoi suis-je mieux en vacances qu’au travail ? Parce que je me sens plus épanoui en vacances qu’au travail.
Pourquoi je me sens plus épanoui en vacances qu’au travail ? parce que je m’ennuie sur ma machine”
Mais ici, je ressens toujours une forte angoisse, alors je reformule la question à partir de cette angoisse jusqu’à ce qu’une réponse puisse me soulager.
“Pourquoi suis-je toujours aussi angoissé de reprendre le travail ? Parce que je n’aime pas travailler du matin à 4 h 45. Ça me fatigue et me stresse énormément surtout que je ne peux pas récupérer ma nuit l’après-midi, étant donné que je dois aller chercher mon fils à l’école.”
Ce n’est pas nouveau, je connaissais déjà ce fait, mais il était intéressant de l’exprimer quand même, afin de dépressuriser la tension que cela me procurait.
Utilisation de Seiri – Supprimer l’inutile
Mais alors, où veut-il en venir ? Quel est le rapport avec “l’inutile” ?
Et bien, “l’inutile” se trouve dans le fait de vivre des émotions basées sur des croyances limitantes. Qui plus est, des émotions négatives comme l’item 2, une croyance basée sur des expériences passées vécues qui n’ont pas ici lieu d’être, étant donné que je n’ai jamais eu d’accident et que cela fait des années que je ne suis pas tombé en panne de voiture.
On a donc ici une nouvelle fois une croyance “limitante” qui sature mon esprit et de ce fait dégrade mon bien-être.
Le problème est que certaines affirmations, donc croyances, vont amoindrir nos capacités et engendrer des situations stressantes au lieu d’améliorer notre vie.
Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
Les valeurs
Pour définir ce qu’est une croyance, il nous d’abord passer par la définition de nos valeurs.
Nos comportements sont basés sur des valeurs que sont l’amitié, le respect, la justice, la liberté, la famille, l’harmonie, le bonheur… que nous cherchons continuellement à satisfaire.
Nos choix de vie et nos comportements suivent donc ces valeurs, car elles sont nos sources de motivations, mais lorsque l’une d’elles est bafouée, nous nous sentons blessés.
Ainsi, lorsque je pense que je ressens de la tristesse parce que je vais quitter ma famille du Portugal, la valeur qui en ressort est la famille.
Et il y a par conséquent une croyance qui est que les vacances au Portugal me permettent de partager de bons moments avec les membres de ma famille que j’aime et qui me manquent durant toute une année.
Les croyances
Nous considérons ainsi comme vraies des affirmations formulées sur nous-mêmes, les autres, sur l’environnement que nous appellerons des croyances.
À partir de là, tout ce que nous avons appris de notre entourage et de nos expériences est considéré comme des affirmations.
Le problème est que certaines affirmations, donc croyances, vont amoindrir nos capacités et engendrer des situations stressantes au lieu d’améliorer notre vie.
Par exemple, dans l’item 2 : “ je ressens une forte angoisse de faire la route du retour du Portugal, car j’ai peur de tomber en panne et de mourir ”, est basé sur des expériences passées prises pour acquises.
Or, si j’analyse de près ces affirmations, je peux me rendre compte que cela fait longtemps que je n’ai pas eu de panne de voitures, donc peu de chance que cela se reproduise, car j’ai trouvé depuis une solution : ma voiture actuelle est désormais assez récente et a peu de kilomètres.
Et l’affirmation sur la peur de mourir est aussi amoindrie, car les routes étant, désormais depuis des années, très bonnes, le taux d’accident a fortement diminué et le taux de mortalité est quasi nul pendant cette période.
Nous pouvons donc en déduire que nos croyances sont les systèmes sur lesquels vont s’appuyer nos valeurs. Il est donc alors essentiel de remettre de “l’ordre” dans ces systèmes afin d’optimiser notre bien-être.
Conclusion
De ce constat, nous pouvons admettre que la vie nous aide à modifier nos croyances à condition que nous y soyons sensibles et ouverts.
Mais nous pouvons aussi nous-mêmes modifier nos croyances par des techniques de visualisations et d’affirmations, que nous verrons plus tard dans la méthode du 5S.
Nous pouvons donc en déduire que nos croyances sont les systèmes sur lesquels vont s’appuyer nos valeurs. Il est donc alors essentiel de remettre de “l’ordre” dans ces systèmes afin d’optimiser notre bien-être.
Pour cela, il me faudra identifier mes croyances négatives et limitantes afin d’apprendre à vivre avec. Mais il me faudra surtout les dépasser afin de pouvoir évoluer dans ma vie.
Le 5 S associé à des outils de développement personnel va ainsi m’aider à réaliser mon objectif, mais nous verrons cela la semaine prochaine.
Pour finir, encore une fois il ne m’a pas été facile de fouiller les pénombres de mon être, mais il est nécessaire d’y porter une certaine lumière afin de pouvoir avancer dans mon chemin de vie.
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Paul Peixoto